Week-end contre les crimes sécuritaires, les violences policières et le racisme d’état
TEXTE D’APPEL CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES ET LE RACISME D’ÉTAT
Le mois d’octobre est chargé historiquement du passé colonial français. Il se manifeste encore et toujours aujourd’hui par les violences et crimes policiers et sécuritaires, les contrôles au faciès et la création de boucs-émissaires raciaux.
Nous n’oublions pas le 17 octobre 1961 et les atrocités passées sous silence commises par la police française pendant cette manifestation pacifique d’Algériens et Algériennes, hommes femmes et enfants… Les cars de police qui quadrillent la ville, aux portes de Paris, à la sortie et dans les couloirs des métros, sur les grands boulevards, les manifestants seront systématiquement matraqués, à coups de crosse, de gourdin, de bâton, souvent jusqu’à ce qu’ils s’effondrent…Les policiers frappent au visage, au ventre et tirent sur les manifestants qui, à aucun moment, ne font preuve de violence ni d’aucune résistance. Sur les ponts, des centaines de personnes sont balancées à la Seine. Au moins 200 Algériens et Algériennes ont été tués, 15 000 autres arrêtés puis torturés, parmi elles et eux beaucoup sont internés et battus. On assiste à des exécutions et beaucoup meurent de blessures non soignées.
Nous n’oublions pas le 15 octobre 83 et La marche pour l’égalité et contre le racisme initiée par le collectif SOS Minguettes qui part de Marseille pour rejoindre Paris le 3 décembre. Cette marche a été initiée en réaction aux 21 meurtres racistes de Maghrébins durant l’année ainsi qu’aux attaques violentes de la police sur le quartier des Minguettes durant l’été 83. Les jeunes disaient « Nous ne sommes pas du gibier à flic, nous sommes des êtres humains ! » et encore « Rengainez, on arrive, la chasse est fermée ! Pour que les crimes racistes et sécuritaires cessent ! ».
Nous n’oublions pas le 27 octobre 2005 ou Zyed et Bouna sont assassinés à Clichy-sous-Bois. Ce même mois d’octobre 2005, en réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure, en somme, une véritable guerre sociale faite aux pauvres. A ce moment là, l’état d’urgence créé par la France dans le contexte colonial algérien et jamais utilisé jusqu’ici en métropole est décrété dans les quartiers populaires français.
Nous n’oublions pas le 25 novembre 2007 ou Moushin, 15 ans et Laramy, 16 ans, avaient été tués lors de la collision de leur moto avec un véhicule de police… comme réponse à leur mort, le vent de colère secoua toutes les villes du département du Val d’Oise de Villiers-le-Bel a Goussainville. Suite aux affrontements suscités par le décès,Les frères Kamara sont condamnés à douze et quinze ans de prison. Seuls quelques témoignages sous X rémunérés les accusent d’avoir tiré sur des policiers.
Nous n’oublions pas les centaines de victimes de crimes policiers comme : Amine Bentounsi , Youssef Mahdi , Wissam El-Yamni, Ali Ziri, Mamadou Marega, Louis Klinger, Karim Boudouda, Lamine Dieng, Hakim Ajimi, Raouf Taïtaï & Tina Sebaa, Mehdi Bouhouta, et tant d’autre…… les garants de l’ordre raciste peuvent toujours tuer sans être inquiétés. « Morts naturelles » au commissariat, « accidents routiers » de personnes prises en chasse par la police… Ce ne sont pas seulement les meurtres, les bavures dans leur quasi-totalité sont couvertes d’impunité.
Aujourd’hui, comme il y a 50, 30 et 10 ans, loin d’avoir renoncé à ses comportements passés, l’État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. C’est pourquoi, contre l’humiliation quotidienne, le mépris, contre les crimes policiers, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie galopantes et toute forme de racisme et de domination qui servent le même système, la lutte continue, et c’est à nous de la faire continuer, ici et maintenant.
C’est pour débattre et lutter contre tout cela que nous vous convions :
Le vendredi 16 octobre :
20h à l’atelier des canulars au 91 rue Montesquieu, Lyon 7eme, pour une soirée/débat autour des crimes sécuritaires et des violences policières avec :
Le collectif Angle Mort, militant autour de la question de la justice de l’enfermement et des méthodes policières
Le collectif Urgence notre police assassine
Le collectif Justice et Vérité pour Ali-Ziri
Le collectif Justice et Vérité pour Wissam el Yamni
Mathieu Rigouste, sociologue et militant antisécuritaire
Le 17 octobre :
8h du matin rue des martyrs aux minguettes, à Vénissieux. On vous appelle à
rejoindre la marche pour l’égalité et contre le racisme.
18h rendez-vous place du pont à la guillotière Lyon 7éme où se tiendra un rassemblement en commémoration du massacre du 17 octobre 61.
Enfin le 31 octobre, à Paris, rejoignons la marche de la dignité et contre le racisme organisée par le collectif MAFED, MArche des FEmmes pour la Dignité.
PREMIERS SIGNATAIRES : CSAO-LE HARRAGA, Centre d’Études Postcoloniales Lyon, La petite cuillère, Collectif Lyonnais/Sud-Est de Soutien à Georges Ibrahim ABDALLAH